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La recherche de locaux associatifs / 1


Il était une fois un centre social...

Des années 60 jusqu’en 1998, le 14e arrondissement avait un centre social. Ce centre, appelé “Notre Maison” et situé au 32, rue Olivier-Noyer était composé de 1100 m² de locaux associatifs et de 400 m² de logements pour étudiants en situation précaire. Ces locaux appartenaient à l’Église protestante, qui gérait également le centre social.

Outre Udé ! qui avait l’habitude d’y organiser ses réunions publiques* et ses réunions thématiques*, une quarantaine d’associations trouvaient à “Notre Maison” les locaux indispensables à leurs activités : soutien scolaire, alphabétisation, aide administrative, centre aéré du mercredi mais également de nombreux ateliers culturels, des cours de sport et des réunions de quartier. Par ailleurs, sa salle de spectacle (250 places) permettait d’accueillir les fêtes des écoles du quartier et des habitants de l’arrondissement. Rien de comparable n’existe ailleurs dans l’arrondissement ; et, pour l’instant, rien de comparable n’existe.

L’Église gérait le centre à travers une association, AP14*, composée de notables, de cadres à la retraite (par exemple, un ancien directeur de la Seita) peu impliqués dans la vie du quartier. Au mois de décembre 1997, à la suite d’une fuite, Jean-Louis Lambert, président de l’association “Le Moulin*”, informe, par une lettre ouverte aux habitants de Plaisance, la volonté d’AP14 de vendre les locaux à l’Institut National de Recherche sur la Sécurité au travail (INRS* qui dépend de la CNAM*). Une promesse de vente a déjà été signée et les associations doivent quitter les lieux le 30 juin.

naissance du Collectif et de Florimont

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manifestation pour des locaux

Dès l’information connue, U&D décide d’intervenir en organisant une réunion publique au mois de février 98. Une cinquantaine de personnes y assiste dont de nombreux responsables d’associations. L’issue de la réunion aboutit à la création du “Collectif pour des maisons de quartier”. Et la décision est prise de faire circuler une pétition et d’organiser une manifestation début mars 98 pour demander à la Ville le relogement les activités de “Notre Maison” et la création de maisons de quartier*. 24 associations signent l’appel. La pétition ne rassemblera que 400 signatures et une centaine de personnes se déplacent à la manifestation.

Parallèlement, certains bénévoles et utilisateurs du centre, un salarié et des membres d’associations de quartier, créent l’association “Florimont” dont l’objectif est de refonder un centre social et d’assurer la transition. AP14 voit d’un très mauvais oeil cette volonté de continuer les activités. Elle mettra toute son énergie à faire capoter l’émergence d’une solution de remplacement.

Début avril, l’association réalise un listing des locaux vides dans le quartier Plaisance. Chaque local vide est désigné aux habitants par des affiches collées sur leurs devantures.

La Ville de Paris, dans un premier temps, s’engage le 26 avril 98 à reloger les activités sociales du centre dans les anciens locaux de la Semirep *, 6 rue Bardinet. Puis coup de théâtre, le 10 juin elle annonce que les locaux de la Semirep * sont inadaptés pour accueillir du public - notamment qu’ils ne répondent pas aux mormes de sécurité. Nous sommes à 20 jours de la fermeture du centre social. Mais curieusement, les locaux de la Semirep sont rapidement devenus adaptés pour qu’une association de Mme Catala (députée RPR du 14e) s’y installent (ils accueilleront ensuite la Maison de la jusitice et du droit).

occupations et interpellations en série

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permanence de Nicole Catala

En l’absence d’un quelconque relogement et devant le refus de la députée de la circonscription d’intervenir sur ce dossier (elle ne répondait pas aux lettres) une action est organisée le 18 juin 98. Une trentaine de militants s’installe pendant deux heures, dans une atmosphère conviviale avec chips et jus d’orange, dans la permanence de Nicole Catala, rue Raymond Losserand. Madame la députée reste invisible. A 17h00 le camp est levé puis réinstallé à quelques rues dans le hall de l’INRS, également occupé pendant une petite heure. Tout cela en présence des caméras de France 3. Michel Bulté, adjoint de Jean Tiberi réagit très violemment dans les colonnes du Parisien et conseille aux manifestants d’aller occuper la permanence du PS car la transaction concerne la CNAM et donc l’Etat (à l’époque, le Premier ministre était le socialiste Lionel Jospin).

Au cours du Conseil d’arrondissement du 29 juin 98, le maire de l’arrondissement conditionne le relogement de l’association Florimont au remplacement en son conseil d’administration de Marie-Amélie Dutrey par l’adjointe aux affaires sociales, Geneviève Vigneron. Cette condition est bien évidemment refusée par Florimont.

Dans le même temps, en juin, l’antenne sociale Adele 14 (700 m²) ferme ses portes.

U&D décide de mener son action dans deux directions : la Ville de Paris et le secrétariat à l’action sociale. Des dizaines de lettres et de demandes d’intervention sont envoyées. U&D demande à la préfecture de Paris de ne pas autoriser la transformation du centre social en bureaux ; à Martine Aubry (ministre des affaires sociales) et Bernard Kouchner (ministre de la santé) d’intervenir pour reloger les activités. Une pression croissante est exercée sur les élus PS de l’arrondissement qui se limitaient à mettre en cause la Ville de Paris. Serge Blisko, député de la 10e circonscription (à cheval sur le 13e et le 14e), suivi de près par Pierre Castagnou (élu de l’opposition du 14e), interviennent auprès de la CNAM et de l’Etat en octobre 98.

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