Urbanisme et démocratie

Le justicier de quartier Zacman est intervenu vendredi soir place Moro-Giafferi en masquant une caméra de vidéosurveillance et un panneau publicitaire devant la tablée de convives d’ un paisible repas de quartier. Il n’ avait plus fait d’ apparition publique depuis six ans.

Vendredi 7 juin 2013. Il était huit heures du soir lorsque les convives d’un repas de quartier, organisé sur la place Moro-Giafferi (Paris 14e) pour commémorer l’anniversaire d’une petite association locale, eurent la surprise de voir apparaître un individu tout de noir vêtu et recouvert d’une cape jaune virevoltante, un chapeau sombre sur la tête et un loup masquant le haut de son visage. Zorro ? Fantômas ? Les anciens avaient déjà reconnu la silhouette de Zacman, le fameux justicier de quartier, dont on était sans nouvelle depuis plusieurs années. Souplement, le héros s’est hissé le long du mât d’un des lampadaires qui dominent la petite place, difficulté dont Zacman n’eut cure, jusqu’à parvenir au niveau de la caméra de surveillance qui y était fixée. Avec témérité, il a masqué l’appareil avec un dispositif de son invention,dans l’intention de symboliser l’espionnage généralisé des populations, avant de redescendre au sol lestement.

Mais il n’avait pas fini d’impressionner les témoins : il a ensuite fondu sur l’abri- voyageurs de la place pour en masquer les deux surfaces d’affichage publicitaire à l’aide d’une toile arborant les slogans “libérons l’espace public de la pub” ou “la pub vole nos regards”. Il a enfin effectué une révérence devant son public d’un soir avant de disparaître en un éclair sous les vivas et les applaudissements

Édition spéciale de “L’Echo du 14e” dans le fichier joint